Tenir le coup mentalement

Silhouette d'une randonneuse au sommet d'une montagne au soleil couchant

Ressentez-vous parfois l’impression d’étouffer, d’être oppressé(e)? Que le temps s’étire ou vous échappe ?
Du fait de mon métier, j’ai eu à conseiller de nombreuses personnes en cette période de confinement. Je propose de vous donner quelques outils / idées pour tenir le coup dans cette période, et cela relève en grande partie d’un exercice mental. Voici une série de pièges que vous pouvez rencontrer et une idée de comment en sortir.

Se sentir enfermé(e)

Il y a clairement un NON-choix dans cette situation sanitaire qui peut faire « vriller le cerveau ». Il s’agit alors de considérer TOUS les choix qui s’offrent à vous dans cette situation. Et la liberté qui est la vôtre, d’occuper votre temps et votre espace malgré les contraintes. De considérer également que c’est un choix de respecter les consignes strictes pour le bien général.

Se sentir inquiet, voire angoissé(e)

Cela peut être pour des proches, pour soi, pour l’avenir. Il est important de ne pas se représenter ce virus comme une malédiction qui s’abat, voire comme une présence malveillante qui aurait la capacité de s’infiltrer dans les moindres recoins, ce qui peut nous mener à une certaine paranoïa !

Oui, ce virus peut tuer et il fait vivre au monde de douloureux deuils. Oui, la mort fait partie de notre existence limitée d’humains : la vieillesse, la maladie, les accidents … Nous avons besoin de vivre avec cette réalité et de savoir la traverser. Pour autant, la mort n’est pas TOUTE-PUISSANTE et doit être mise au placard. Nous pouvons lutter, agir pour protéger nos proches, nous-mêmes, notre pays, être des veilleurs. Notre action, et l’idée de ne pas subir nous aide à lutter contre l’angoisse.

Se sentir désorganisé(e)

Comment vivre avec ce temps particulier qui n’est ni un congé ni un temps habituel ? Il peut être aisé de se laisser aller, sans rythme.
Oui, le lâcher-prise est important car il empêche de vivre un stress lié à la gestion du temps. En même temps, conserver des repères est sécurisant et structurant. Notamment le sommeil : garder des limites concernant l’heure du coucher participent à la bonne humeur et à une énergie positive.

Cela concerne aussi la gestion des besoins. Noter les choses nécessaires comme faire de l’exercice, manger équilibré, tenir la maison rangée, aider les enfants dans leurs apprentissages et aménager un emploi du temps (souple) que les enfants peuvent visualiser.

S’oublier

C’est le risque de nombreuses personnes : soignants, parents, … ! Il est pourtant vital d’être la première priorité pour soi et de faire une sorte d’avoir des moments de plaisir, des moments ressourçant. On ne peut pas donner aux autres ce que l’on n’a pas dans sa propre réserve ! Être sa première priorité ne signifie pas : « je ne fais que ce qui me plaît toute la journée ». Symboliquement, chaque jour et chaque semaine, octroyez-vous du temps pour vivre un bol d’oxygène au sens propre ou figuré : faire de l’exercice, se mettre à l’écart, écrire, téléphoner, peindre, trier ses photos, bricoler… Chacun aura sa liste…

S’ennuyer

Si l’ennui est utile, car il permet de réfléchir, faire des choix, rêver, reposer le cerveau, il peut aussi être pesant à la longue. Sans chercher à l’éviter à tout prix, si vous avez beaucoup de temps, comment pourriez-vous l’occuper de manière constructive, satisfaisante, épanouissante ? Prendre des nouvelles, faire du rangement et du tri, vous lancer des défis, apprendre de nouvelles choses. N’ayons pas de regrets une fois cette période terminée !

Se sentir abattu, démoralisé

Entendre de nombreuses mauvaises nouvelles, ne pas voir ses proches, ne pas pouvoir aller travailler : tout cela peut nous miner le moral. Nous pourrions avoir la sensation de ne plus jamais pouvoir vivre normalement. Aussi, est-il important de penser au sens de ce confinement : lutter contre une crise pour se protéger ; mais également se centrer les solutions pour contourner les désagréments comme téléphoner plus souvent ; se protéger en écoutant moins les médias qui peuvent être source d’anxiété, enfin savoir que tout cela aura une fin ! Et surtout : restez en contact !

Pour conclure, cette période nous bouscule, nous brasse, peut remettre en cause nos certitudes. Et si (malgré l’inquiétude ou la tristesse que nous éprouvons à cause des pertes) nous pouvions voir les opportunités pour traverser cette crise :
- Qu’est-ce que je peux apprendre sur moi et pour moi ?
- Qu’est-ce que je peux vivre de positif dans mes relations ?
- Comment revoir une partie de ma vision du monde ?
- Quels changements vivre dans mes priorités, mes habitudes ?

En bref, comment faire en sorte que ce MAL soit changé en BIEN ?